Aujourd’hui, 3ème et dernière partie de cette série d’articles intitulée « Niveaux sonores et Enregistrement », on va voir l’incidence que ça peut avoir quand on fait les niveaux en se basant sur les niveaux peak et non pas sur les niveaux RMS et je vous donnerai aussi quelques infos concernant le mastering.
Pour une meilleure compréhension de ce qui va suivre, je vous recommande d’aller lire la 1ère et la 2ème partie de la série.
Reprenons l’exemple de la percussion utilisée dans la 2ème partie et comparons la avec une basse électrique.
On voit que la percu a une forte dynamique de l’ordre de 20 dB contre seulement 6 pour la basse. Dans ce plugin, la dynamique est l’espacement qu’il y a entre le haut des barres vertes et des traits rouges représentée par la flèche rouge.
Si vous enregistrez ces 2 sources sans tenir compte de leur niveau RMS, que se passe-t-il ? Disons que vous enregistrez à -10 dB FS (niveau peak), le niveau RMS de la percu sera donc 20 dB en dessous puisqu’elle a 20 dB de dynamique, soit à -30 dB FS environ.
Même principe pour la basse qui sera elle 6 dB FS en dessous de -10 (6 dB de dynamique) soit aux alentours de -16 dB FS en niveau RMS.
Conclusion, la basse sonnera beaucoup plus fort que la percu à la ré écoute car son niveau RMS qui je vous le rappelle donne la sensation de volume sonore d’une source (j’en parle dans la partie 1 de cette série), sera beaucoup plus élevé que celui de la percu (-16 dB FS contre -30 dB FS).
En prenant au contraire comme base le niveau RMS, vos sources auront des niveaux sonores beaucoup plus homogènes.
Et croyez moi, rien de plus pénible dans une session à mixer que d’avoir les guitares électriques qui vous décollent les tympans alors que vous entendez à peine les voix … Ca vous rappelle quelque chose ;-)
Ca donnera un côté professionnel à vos sessions car vous ne vous retrouverez pas avec certains faders complètement baissés et d’autres levés à fond !
CONFORT
Oui, ça vous apporte un confort de travail ! Parce qu’un fader n’a pas la même course quand il est dans sa position de départ et quand il est tout en bas.
Vers le bas les échelles sont plus petites et donc la moindre variation génère une différence de plusieurs dB ce qui n’est pas le cas plus haut. Si vos pistes sont au bon niveau, vos faders seront d’emblée dans la bonne zone.
TEMPS
Une session d’enregistrement faite en utilisant les niveaux RMS comme référence permet donc de gagner du temps au mixage et notamment dans la phase de gain staging.
C’est une étape préparatoire au mixage qui consiste à aligner les niveaux des différentes pistes entre elles. Je ferai un article dédié au gain staging dans un future article.
Quelques mots concernant le mastering même si ce n’est pas tout à fait dans le thème de l’article.
Là encore les niveaux seront contrôlés et de manière encore plus draconienne que pendant un mix. L’ingé mastering, en plus de monter le niveau des morceaux, devra s’assurer que rien ne sature.
NIVEAU D’ÉCOUTE D’UN MORCEAU
Comme évoqué auparavant, le volume d’un morceau sera défini par son niveau RMS. L’un des rôles de l’ingé mastering sera donc monter ce niveau RMS pour atteindre le même niveau que la production musicale actuelle.
Ce qui répond à une question qui revient souvent dans les forums :
- Pourquoi mon mix sonne beaucoup moins fort que mon CD préféré ?
- Parce que son niveau RMS est bien en dessous des morceaux auquels il est comparé !
0 DBFS COMME NIVEAU Á NE PAS DÉPASSER
Monter le niveau RMS aura pour incidence de monter aussi le niveau des peak et par conséquent l’ingé mastering devra veiller à ce que ça n’atteigne jamais le 0 dBFS pour ne pas saturer. On utilise pour ça un limiteur qui sera toujours le dernier plugin inséré.
Voilà pour ces quelques infos concernant la gestion des niveaux en numérique. Ce sont des principes généraux pour vous aider à comprendre comment se gèrent les niveaux à l’étape du mastering.
Merci de m’avoir lu et à bientôt !
MixCorner
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Bonjour,
Suite d’article extrêmement intéressant pour qui souhaite se préparer sérieusement à de la prise de son.
Ou tout du moins, s’enregistrer correctement.
Pour revenir au plug-in FreeG (qui me semble être un outil indispensable, tel que tu le décris de toute manière), je me demande quel est l’ordre précis à suivre, en effet, il existe plusieurs façons de régler le volume sonore :
– Sur l’instrument,
– Sur son ampli,
– Sur la carte son,
– Et d’une certaine manière, son Daw.
Donc pour arriver au réglage que tu décris plus haut, à quel niveau faut-il agir du coup ? Idéalement
Merci
Bonjour Le Ghost !
Très bonne question. Pour moi, tout part de l’instrument. Donc le musicien doit faire son réglage (instrument/ampli) d’abord, c’est le plus important. Une fois le son désiré obtenu, on fait le niveau via l’interface audio (gain micro) pour atteindre les - 18 dBFS sans rien toucher dans le DAW.
La technique doit dans la mesure du possible s’adapter à l’artistique ! Après si l’ampli du bassiste fait saturer le micro qui repique le son, on tentera de demander au musicien de se baisser légèrement ;)
Re,
Entendu.
Et dans le cas de ton activité ?
Je veux dire par la :
Si je te fournit mes audios pour mixage et qu’ils sont mal « calibrés » comment ça se passe ?